Seiran, 20 ans, est originaire de Derik en Syrie mais vit actuellement à Shaklawa, dans le Kurdistan iraquien.
Seiran a dû quitter ses études d’arabe à l’université en Syrie quand son père, un ingénieur civil qui s’est installé en Irak pour trouver du travail, demande à sa famille de le rejoindre. « Mes frères et sœurs ne voulaient pas déménager, mais j’ai décidé d’accueillir cette expérience dans un nouvel endroit. »
« Quand nous sommes arrivés, tout était différent. C’était un nouveau pays et une nouvelle langue. C’était un nouveau dialecte et nous n’y comprenions rien. Mais nous nous y sommes habitués avec le temps. » La nouvelle vie de Seiran dans le Kurdistan irakien était bien différente : en plus de ne pas pouvoir communiquer, faute de connaître la langue, la ville où ils se sont installés était bien plus grande que leur petite ville de Derik.
J’espère que lorsque la situation en Syrie s’améliorera, nous pourrons tous rentrer à Derik. Nous étudions pour reconstruire le pays, plus tard. Je n’ai pas beaucoup d’idées pour le moment mais si j‘approfondis mes études je trouverai un moyen pour aider mon pays.
Seiran voulait continuer ses études, mais avait peur de ne pas réussir à suivre des cours dans une langue qui lui était étrangère. Elle a postulé pour une bourse et l’a obtenu. « Quand j’ai commencé, j’ai pensé à laisser tomber les études parce que je ne me pensais pas capable de réussir. J’ai ensuite réalisé que je pouvais continuer car les conférences sont en kurde mais le programme entier est en anglais. Je suis en troisième année maintenant, j’ai toujours la bourse et tout se passe bien. » Seiran espère continuer son parcours académique, pour qu’un jour, quand les choses reviendront à la normale en Syrie, elle puisse y retourner et contribuer à reconstruire son pays.
