Nesreen

Nesreen

Jordanie

Nesreen

Nesrine a 35 ans et est originaire de Deraa, en Syrie. Elle vit maintenant en Jordanie.

Nesrine est arrivée en Jordanie début 2013. « Nous sommes arrivés ici par le camp de Zaatari, où nous sommes restés 2 ans. Je suis venue ici de Syrie avec mes 3 filles, et quand nous étions au camp je suis tombée enceinte d’Aya. » Aya est née épileptique. Nesrine et sa famille ont dû quitter le camp pour s’installer à El Karak, où un traitement pour Aya est disponible. Ils y vivent depuis 5 ans. Entretemps, une des filles de Nesrine s’est mariée et ne vit plus avec sa famille.

Leur situation financière est difficile. Son mari ne trouve pas de travail et la famille doit compter sur les aides financières extérieures. « Nous recevons des revenus de l’ONU et je reçois également une aide à cause de l’état de santé d’Aya. C’est notre seule source de revenu tous les mois et ce n’est pas suffisant. Nous sommes une famille de 5, et si une opportunité de travail se présente, je suis la seule à pouvoir travailler. »

Nesrine apprend à coudre grâce à un atelier auquel elle s’est inscrite. « J’étais débutante quand j’ai commencé l’atelier. Ils nous ont appris à utiliser la machine à coudre, à enfiler le fil dans le chas de l’aiguille, à l’enlever, le mouvement du pied. Ils nous ont appris tout cela et nous avons commencé à coudre. »

Je suis plus valorisée parce que je suis celle qui travaille dur et qui subviens aux besoins de ma famille. […] Ça a changé beaucoup de choses à la maison. Avant de commencer à travailler, j’étais déprimée à la maison… Mes filles ne demandaient jamais rien, mais à présent elles ont le courage de demander parce qu’elles savent que leur mère travaille et a un salaire.

En outre, les participants à l’atelier bénéficient d’une indemnité journalière qui couvre également les transports. « J’en ai beaucoup profité. Mes filles devaient marcher pendant 30 minutes dans le froid et la pluie pour se rendre à l’école. Mais maintenant elles peuvent prendre le bus. Le traitement d’Aya était un fardeau pour moi, surtout quand je ne pouvais pas me permettre de payer ses médicaments. Son traitement ne peut être interrompu. Donc quand je n’avais pas les moyens d’acheter les médicaments, je devais demander crédit à la pharmacie. Mais désormais, heureusement, nous serons en mesure de couvrir les frais. »

« Mon souhait est de travailler et gérer mon foyer efficacement. J’aimerais que mes filles poursuivent leurs études. Je ne veux pas qu’elles restent à la maison comme je l’ai fait. Je veux que mes filles apprennent et réussissent dans la vie. »  

© European Union 2020 / Johanna de Tessières

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