Mohammad, 28 ans, est originaire de Syrie. Il est arrivé au camp Zaatari en 2012 après avoir fui la guerre dans son pays.
Mohammad étudiait la littérature arabe à l’université de Damas quand il a décidé qu’il était temps de partir. Il a quitté la Syrie avec son frère et s’est installé en Jordanie, où ils envisageaient de commencer une nouvelle vie avec leurs parents. « Quand mon frère et moi sommes arrivés à Zaatari, la situation était difficile pour les hommes célibataires… c’est-à-dire s’ils n’étaient pas là avec leur famille. », explique-t-il. « C’était vraiment difficile d’y rester parce que nous n’avions même pas droit à une tente. Mon frère et moi avons donc décidé de quitter le camp et de nous rendre à Al Chajra. » Deux mois plus tard, leurs parents ont pu les rejoindre. Mohammad et son frère ont commencé à travailler dans le ciment et, après 5 ans, Mohammad a finalement pu reprendre enfin ses études grâce à une bourse qui lui a été accordée.
J’avais entendu parler de bourses, mais je ne voulais pas en faire la demande parce qu’il m’était impossible d’étudier, même avec une aide financière, alors que mes parents avaient besoin de soutien. Mon frère et moi les aidions, mais mon frère n’aurait pas pu le faire tout seul. Lorsque la situation s’est un peu améliorée à la maison, j’ai décidé de poursuivre mes études.
Fort de cette bourse, Mohammad change de domaine et passe de la littérature arabe à l’administration des affaires. « La bourse couvrait toutes les dépenses, même les frais de transports, les dépenses personnelles et universitaires... Cela permet à l’étudiant de se concentrer pleinement sur ses études » dit-il. « Cela m’a donné l’opportunité de poursuivre mes études, […] et cela m’a ouvert des portes […] alors que c’était difficile pour moi de le faire. »
Après avoir obtenu son diplôme du Luminus Technical University College à Amman à l’été 2019, Mohammad s’est classé premier en Jordanie, avec une moyenne de 93,6 à l’examen « Shamel », l’examen annuel final pour les étudiants des universités communautaires.
Mohammad espère aller plus loin dans son parcours académique. « A l’avenir, j’espère continuer mes études, si j’en ai l’occasion. J’espère réussir et être utile à la société dans laquelle je vis ainsi qu’à mon pays, la Syrie. »