Leyla, 31 ans, a quitté Deraa en Syrie avec sa famille en 2013, après avoir échappé au tir d’un sniper. Elle commence alors une nouvelle vie à Al Ramtha, en Jordanie, avec sa famille. « Quand je suis arrivée en Jordanie ma vie était très dure. Je n’étais pas habituée à la façon de vivre d’ici. » dit-elle.
Oum Walid, 31 ans, également de Deraa, déménage à Al Ramtha en 2014 en raison de la crise en Syrie. « J’ai 3 filles et 2 garçons. Ils vont tous à l’internat. Mon mari travaillait mais il souffre d’une déformation au pied qui ne lui permet pas de travailler à plein temps. »
Al Ramtha, au Nord de la Jordanie, est situé à 15 kilomètres de Deraa, de l’autre côté de la frontière syrienne. Par conséquent, la ville a connu un afflux de réfugiés syriens fuyant leur territoire en raison de la crise qui a éclaté en 2011. Les infrastructures publiques de Al Ramtha connaissent de plus en plus de difficultés, et les citoyens, tout comme les Syriens, souffrent du manque d’opportunités de travail. Par ailleurs, l’accès à l’emploi est difficile pour les réfugiés syriens qui ne sont autorisés à exercer que certains métiers.
Les deux femmes décident donc de suivre une formation en esthétique pour améliorer leurs conditions de vie. « Mon mari ne peut toujours pas travailler en raison de son problème aux pieds. Je voulais donc l’aider et contribuer aux dépenses de notre foyer. », explique Oum Walid. « Il était très réticent au début. Il me disait que c’était stigmatisant d’être une femme réfugiée. Avant, je sentais que l’on scrutait mes moindres faits et gestes. Mais ici les choses sont différentes. On m’a appris, durant ces séances, à relever la tête et à être fière. On m’a dit que je devais prendre soin de moi-même et être financièrement indépendante au lieu de devoir demander de l’aide aux autres. »
Je sens que j’ai beaucoup profité de cette formation. Je me suis fait des amies, j’ai pu faire des changements dans ma vie et oublier un peu ma situation. […] Je veux juste vivre en paix et me sentir en sécurité. Je tiens à ce que mes enfants grandissent dans un endroit sûr et que je puisse garantir leur avenir. C’est la chose qui compte le plus pour moi ! - Leyla
Leyla a également suivi des formations pour devenir coiffeuse. « Suivre ce genre de formation est très bénéfique pour nous ouvrir les portes de l’emploi… En travaillant de la maison et en prenant soin de nos enfants en même temps. » dit-elle. « Cela fait plus d’un mois que je suis cette formation et je sens que j’apprends de nouvelles choses chaque jour. […] Si Dieu le veut, quand je finirai la formation et que j’obtiendrai le certificat, je pourrai ouvrir un salon de beauté à la maison et travailler d’ici. »
